La légende

 

De nombreuses légendes et histoires mystérieuses entourent les origines du Maine Coon.  La plus célèbre et la plus invraisemblable explique que la race serait le produit d’une saillie entre un raton laveur (racoon en anglais) et d’un chat domestique.  Cet accouplement est bien sûr impossible puisqu’il  concerne deux espèces bien différentes. De cette légende ne reste que le nom Maine Coon.  Une autre théorie biologique voudrait que le Maine Coon provienne d’un accouplement entre un bobcat (lynx) et un chat domestique.  Tout comme le croisement loup/chien n’est ni improbable, ni indésirable, le croisement bobcat/chat domestique est possible et a déjà était produit en 1949.

 

Des légendes romantiques abondent parmi lesquelles celle du Capitaine Samuel Clough de Wiscasset, Maine, qui était supposé ramener la Reine Marie-Antoinette aux USA à bord de son bateau Sully, afin de sauver la famille royale lors de la Révolution Française.  Le capitaine aurait embarqué non seulement l’argenterie et la porcelaine, mais aussi les six chats angoras de la Reine. Le bateau quitta la France sans la Reine (qui comme chacun le sait fut guillotinée avant d’avoir pu embarquer).  Les chats auraient rendu visite à leurs congénères pour devenir les ancêtres royaux du Maine Coon.  Autre capitaine, autre histoire avec celle du Capitaine Coon (nom peu probable), marin anglais qui naviguait entre le Maine et l’Europe, au début de l’histoire des colonies et qui adorait les chats, notamment les Persans et les Angoras, très populaires en Angleterre à l’époque.  Les chats auraient « fraternisé » avec les chats locaux et les chatons issus de ces rencontres auraient été surnommés « les chats de Coon ». Ainsi va la légende !!!

 

Une autre théorie tout aussi plausible fait remonter l’origine de Maine Coon plus loin dans l’histoire, au temps des Vikings entre les 8 et 11ième siècles. Ces pirates auraient établi des avant-postes à Terre-neuve et en Nouvelle-Ecosse bien avant l’arrivée de Christophe Colomb et des Pères Pèlerins.  Ils auraient embarqué avec des chats rustiques à poil mi-longs qui seraient les ancêtres du chat des Forêts Norvégiennes aussi connu sous le nom de Skogkatt et de ses cousins danois et suédois, le Racekatte et le Rugkatt, qui encore aujourd’hui montrent beaucoup de traits communs avec le Maine Coon. Ensuite et second en ordre d’ancêtres potentiels européens vient le chat « russe » à poil long qui a été très populaire sur le continent européen, et qui a émigré vers les Iles Britanniques, là où la mode du chat de compagnie commençait à faire rage.

 

Mais la théorie la plus probable, et certainement la moins pittoresque de toutes ces légendes, est  la théorie Darwinienne qui veut que la sélection naturelle permet aux plus forts de survivre. Le Maine Coon serait le résultat de la nature qui aurait « fabriqué » la race à partir d’un pool génétique très grand, sans l’intervention de l’homme.  Au cours de la colonisation du continent américain, des bateaux débarquaient sur la Côte Est des USA avec leur cargaison, leur équipage et leurs chats.  Qu’un bobcat ou bien un chat des « Vikings » entre alors dans l’histoire, peu importe, la question essentielle reste que le Maine Coon résulte de la rencontre de chats présents sur les bateaux et d’un pays au climat et au terrain très difficiles. Cela a contribué à la naissance d’une race de chats adaptée à son environnement par sélection naturelle. On peut donc raisonnablement conclure que le Maine Coon est une race « naturelle », ou du moins les ancêtres de ces chats l’étaient. Après la nature vint l’homme !!! La nature sélectionne les traits qui sont nécessaires à la survie, l’homme sélectionne les caractéristiques qu’il trouve désirables pour des raisons pratiques ou esthétiques.

« Du premier chat d’exposition américain jusqu’à nos jours »

 

Les premiers colons américains gardaient leurs chats pour contrôler la population de rongeurs et protéger leurs récoltes.  De nombreuses années plus tard, les fermiers commencèrent à se réunir pour exposer leurs chats.  A Boston, en 1878, douze Maine Coons furent présentés et en mai 1895 eut lieu la plus grande exposition féline, au Madison Square Garden à New York, au cours de laquelle le Maine Coon « Cozy », une femelle brown tabby fut proclamée « meilleur chat d’expo », parmi 176 félins (dont 2 ocelots, 2 chats sauvages et 3 chats civets !!!).  Le Maine Coon était devenu le « premier chat d’exposition américain ». La première moitié du XXème siècle fut le début d’une longue période de déclin pour le Maine Coon.  La mode était aux chats à poils longs et le Maine Coon disparut des expositions félines.  Cette période sombre dura près de six décennies.  Le Maine Coon était apprécié uniquement des habitants de Nouvelle-Angleterre, comme chasseur de rongeurs ou comme animal de compagnie.  De nombreux chats furent castrés pour des raisons économiques.  En 1953, une poignée d’amoureux de la race formèrent une association le « Central Maine Coon Cat Club » (CMCC), basée à Skowhegan, Maine, ce qui mit fin à la « descente aux enfers » de la race. Ce club organisa des expositions, enregistra des pedigrees et élabora un standard.  Le club fut dissout en 1964 mais fort heureusement en 1968, un groupe d’éleveurs dévoués et passionnés créèrent le « Maine Coon Breeders and Fanciers Association » (MCBFA) et le CFA reconnu au Maine Coon le statut de  race  « à part entière ».  Enfin en 1976, le Gouverneur du Maine accorda à sa race d’origine le statut de « Chat Officiel de l’Etat », un réel honneur pour le Maine Coon qui avait enfin regagné les lettres de noblesse qu’il mérite tant !!!